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« Marre d'avaler des couleuvres »

« Contre la droite dure »

 

Bien qu’issu d’une « famille de gauche », Hugo n’était pas un expert en lignes politiques avant son engagement. Assez peu politisé, il s’est tourné vers une formation politique dans une logique de réaction. Fin 2010, trois ans après l’élection de Nicolas Sarkozy et l’arrivée de « la droite dure » au pouvoir, il a « envie d’agir » contre la politique du gouvernement. « A l’époque, le PS représentait l’opposition. Le Front de gauche n’avait pas la présence médiatique qu’il a aujourd’hui », explique le militant.

 

Hugo s’implique à fond dans l’action des MJS, alors que la campagne de la présidentielle approche. « Quand je me lance dans un truc, je n’y vais pas à moitié », confie-t-il. La volonté tient un temps. Progressivement, Hugo prend conscience de l’écart entre ce qu’il pense et ce pour quoi il est censé militer. Il est en désaccord avec les orientations du PS, et bientôt avec celles des Jeunes socialistes. « Les MJS font semblant d’avoir une ligne plus à gauche », affirme le déçu des socialistes. S’il convient qu’il y a « beaucoup de gens qui sont quand même à gauche », il ne comprend pas qu’ils puissent « avaler couleuvre sur couleuvre ». « Il y a une limite à la taille de la couleuvre que je peux avaler », conclut-il simplement.

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Envie de débat de fond

 

Ces réticences le poussent à se détacher de sa formation politique, au moment même où l’action militante atteint généralement son apogée. « Quand j’ai lu le programme final des 60 engagements, il y en avait quarante pour lesquelles j’étais contre. » Un constat sans appel. Hugo quitte « officieusement » les MJS un mois avant la présidentielle. Il s’est essayé à « organiser des réunions pour débattre du programme », ce qui n’a pas vraiment plu. « Dans ces organes-là, tout est bloqué » fustige celui qui a été marqué par une organisation « sans aucune réflexion politique ».

Après les législatives, date de son départ officiel des MJS, Hugo regarde du coin de l’œil le Front de gauche. Il aurait volontiers adhéré, s’il n’avait pas dû quitter Paris. Mais même loin, l’envie politique le rattrape, et le choix du PG se confirme. Le NPA ne le tente pas pour ses « attaches historiques différentes » et son « classement extrême-gauche ». Les Verts ne sont « pas un parti militant » mais plutôt « la définition de base du parti de cadres ».

 

« Après la marche du 5 mai, j’ai décidé de prendre ma carte au PG. » Adhérent à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais – sans même être sûr que son adhésion soit prise en compte en l’absence de fédération PG – il réitère son adhésion avec conviction à son retour à Paris, quelques semaines après l’affaire Clément Méric. Au lendemain de la mort du jeune antifasciste, Hugo croise quelques militants PG au rassemblement parisien. « Cette affaire m’a conforté dans mon envie d’adhérer. » 

 

Influence parentale

 

Hugo estime avoir « beaucoup appris » sur le plan politique depuis un an au Parti de gauche. Ce fils d’enseignante et de de salarié des finances publiques est conscient de l’influence de sa famille sur ses convictions. Son engagement « correspondait à des idées transmises » au départ, mais qu’il a pu « vérifier par la suite ».

 

Dans sa famille « de gauche », les sympathies vont du PS à la CGT en passant par « la droite du PC ». Ses parents séparés ne lui ont pas permis d’assister à des débats familiaux. Il se souvient malgré tout de sa mère « qui a pleuré le soir du 21 avril 2002 » et de son père syndicaliste qui « parlait beaucoup des actions » auxquelles il participait.

Lors de la marche du 12 avril organisée par plusieurs partis, dont le PG.

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